Massage

Et après la boxe, une heureuse idée: le mas­sage. Dans une petite bou­tique proche du marché tra­vail­lent trois femmes. Quand je pousse la porte, un thaï est couché sur la table. Je me change der­rière un rideau. Il a déposé en vrac une liasse de bil­lets de banque, ses clefs de voiture et ses cartes. Mer­veille que ce règne général de la con­fi­ance. Les pre­mières pres­sion qu’ex­erce la masseuse me sont con­nues. je suis couché sur le dos, elle tra­vaille les mus­cles des chevilles et des jambes. J’ob­serve le pla­fond. Il est en dami­er. Dans cha­cune des cas­es, sus­pendu à un cro­chet, un anneau. Drôle de déco­ra­tion, me dis-je. Éreinte par l’en­traîne­ment de boxe, je ferme alors les yeux. Une pres­sion plus forte que les autres me les rou­vre. La masseuse est debout sur moi, un pied en équili­bre sur chaque cuisse. Elle se tient aux anneaux par un chif­fon noué et se dan­dine faisant ain­si pass­er la pres­sion d’un côté à l’autre. La séance ne fait que com­mencer. Elle sera pra­tiquée entière­ment debout. Et dur­era une heure et demie. Par moment, la douleur liée aux pres­sions est si forte que je crains qu’un os ne se brise. Et je ne cesse de me pos­er cette ques­tion, source de curiosité plus que  d’in­quié­tude: qu’en est-il du rap­port de poids? La masseuse sait-elle mon poids? Si j’é­tais frag­ile? Elle pèse 60 kilos, j’en pèse 74. A la fin, sa col­lègue me verse un thé au gin­gem­bre et arrache une petite banane d’une régime. Com­ment je me sens? Par­faite­ment bien. (Trois jours plus tard, à Bamglam­phoo, lorsque Sang me prodigue le mas­sage habituel, je dois cepen­dant lui deman­der de réduire la pres­sion, les mus­cles étant encore douloureux).