Fantômes

Dans leurs auto­bi­ogra­phies ou leurs jour­naux, les auteurs chré­tiens rela­tent par­fois la ren­con­tre de fan­tômes (le cas des mys­tiques doit être con­sid­éré séparé­ment). Je viens de trou­ver une nou­v­el exem­ple d’une telle ren­con­tre chez Julien Green (L’Avenir n’est à per­son­ne, jour­nal 1990–1992). Assis à son bureau, en plein tra­vail d’écri­t­ure, il s’adresse à l’homme qui se tient der­rière lui et qu’il prend pour son ami; or, celui-ci est à l’ex­térieur, il n’y a per­son­ne dans l’ap­parte­ment. Passé la pre­mière sur­prise, il entre­prend de réca­pit­uler les cir­con­stances de la ren­con­tre, cherche des expli­ca­tions. Il n’en trou­ve pas. A ma con­nais­sance, les croy­ants dont l’ad­hé­sion à la foi est plus intel­lec­tu­al­isée, ne rela­tent rien de tel. Il se peut d’ailleurs, que ces fan­tômes ne soient que des pro­duits de l’imag­i­na­tion des auteurs, un effet de leur tal­ent créa­teur. Mais alors, com­ment ne pas se deman­der si la croy­ance n’est pas elle-même un objet du tal­ent créateur?