A Cointrin, enfin, le sac sur une chaise, les mains sur la table du bistrot de la porte 3 où l’on peut consommer de la bière pression en canettes, d’authentiques canettes à anse, cette femme élancée et digne, accompagnée d’un homme, digne, tassé et beau, qu’elle sert:
- Que veux-tu?
Elle est devant l’assortiment, son compagnon doit donc parler par-dessus son épaule:
- Un ramequin.
La femme, revenue à leur table.
- Il n’y a que des quiches.
- Ah.
- Oui, ce sont des quiches.
- Eh bien, une quiche.
La femme la lui apporte dans une assiette, puis lui apporte un café, le sucre et le brasse. Dans la conversation, elle s’exprime en italien, en allemand et en français. Mais le choix de la langue n’est pas indifférent. Il est fonction de ce qu’elle dit. De la nature de ce qu’elle dit. Si elle réprimande son compagnon par exemple, elle le fait en italien. Plus tard, lorsque l’homme se lève pour aller, je suppose, aux toilettes, sans l’ombre d’un sourire, elle lui dit:
- Tu reviens, hein?