L’intelligence inaliénable de la bourgeoisie est d’avoir configuré en un système de valeurs les limites nécessaires de l’homme dans son expérience heureuse du quotidien. Gestes, paroles, projets, ambition, dans une bourgeoisie bien conformée, c’est-à-dire consciente d’elle-même (ce qui implique qu’elle s’oppose à d’autres classes, vers le bas ou vers le haut de l’échelle sociale) relèvent de la tempérance. De fait, tout dépassement de la mesure dans la jouissance des passions banales condamne à ne pouvoir les répéter. Le bourgeois soigne son corps et son esprit. La perte de la mesure est concomitante de la perte de la conscience de classe. L’ascension de la bourgeoisie au rang de classe dominante puis unique s’accompagne d’un glissement dans la nihilisme (effondrement de toute valeur et religion de l’argent).