Que ferai-je de neuf cette année? Que ferai-je de neuf demain? Et tout de suite? Quelle importance? A quoi bon poser la question? Dans les courriers amicaux qui accompagnent la venue de l’an nouveau, quelques uns de mes interlocuteurs la posent: que feras-tu de neuf cette année? Ce devoir d’originalité! Une prise d’otage. Ne serait-il pas heureux celui qui, contemplant les jours à venir, les verrait, pour son contentement, tous pareils et tous profitables? Cette révolution constante des intentions traduit-elle autre chose que l’inscription au cœur du quotidien d’une demande qui démobilise le présent?