Entouré de bâtiments d’école comme je le suis depuis que j’habite le Guintzet j’ai tout loisir d’observer les couples qui se forment à la sortie des classes. Ce qui m’étonne le plus, c’est la patience dont font preuve les filles. Soient qu’elles stationnent en face du garçon et l’écoutent les yeux grands ouverts, en état de sidération, où le suivent alors qu’il parle, avec un demi-pas de retard, la tête tournée de trois-quart. Elles ont la beauté, ils ont la parole. Je ne peux m’empêcher de spéculer sur ce qu’elles doivent entendre, d’où mon étonnement devant leur patience. L’an dernier B. m’a dit ce proverbe de campagne: ce n’est pas parce que le cochon est beau qu’il obtient mais parce qu’il insiste.