Papillon

La plage est en hau­teur. Un volée de march­es d’escalier y donne accès. Il fait nuit. Sur le sable, face à la mer, des cen­taines de gar­gotes tenues par des pouilleux qui vendent des fœtus, des élixirs, des armes, du pét­role, des bouil­lies. Au sol, il n’y a plus de sable, les badauds patau­gent dans des couch­es de détri­tus. J’ob­serve un essaim de pail­lons noirs. Les insectes sont de grande taille, velus et gras. Ils se dépla­cent en essaim. Applau­di par les curieux, un homme tente de les cap­tur­er à l’aide d’un filet. Il échoue plusieurs fois. Lorsqu’il a réus­si son coup, il ramène le filet afin de prou­ver au marc­hand forain qu’il a mérité la coupe. Je crache une pâte som­bre et visqueuse qui n’est autre que de la chair de papil­lon broyée.