Second couteau

Ce ban­quier avec qui je fais des exer­ci­ces en soirée. Deux ans de fréquen­ta­tion en ves­ti­aire. Et les douch­es après l’ef­fort: cen­sées rap­procher les hommes. Ce soir nous ban­dions nos poignets et nos pha­langes dans le souter­rain avant de cogn­er. Il est fuyant. A la lim­ite de l’in­quié­tude. Ma cour­toisie comme ma famil­iar­ité nient ses repères. J’ig­nore quels sont les siens — je les devine. Imag­i­nons qu’il soit pein­tre. Imag­i­nons qu’il soit démi­urge, que le monde un instant lui soit à charge — et il est jeune, beau, solide, sérieux — nous procéde­ri­ons tous, en lita­nies, vers un hori­zon figé (mais peut-être est-il au meilleur de son expres­sion dans ce rôle de sec­ond couteau…)