Rue du Jura

Rue du Jura, la fille qui me précède entre dans un immeu­ble. Comme moi elle répond à une offre d’emploi, mais lorsqu’elle appelle l’as­censeur, je vois que je ne vais pas pou­voir mon­ter. Je bande. Une autre fille rejoint la pre­mière. Même motif: l’of­fre d’emploi. Je tire mon mail­lot sur mes cuiss­es pour cacher l’érec­tion, mais le mem­bre est trop gros et je ne porte pas de pan­talons. Les deux filles se tien­nent devant l’as­censeur. La cage descend. J’e­spère d’abord que l’érec­tion va tomber puis dois me ren­dre à l’év­i­dence: je ne puis mon­ter, je n’au­rais pas le poste. Soudain la pre­mière fille me prend dans les bras et me récon­forte. Mais il y a ceci: je ne suis qu’un dessi­na­teur sans tal­ent, elle est math­é­mati­ci­enne. La dif­férence est cri­ante: mon tableau est flou, expéri­men­tal, per­son­nel. Le sien est pré­cis, lan­gagi­er, universel.