Installé sur une terrasse de Verbanne avec Monami. Nous sommes face à son magasin de caviar. Un bon client pousse la porte, il rejoint le magasin au pas de course, revient, repart. A la table voisine, des adolescents vêtus et coiffés qui parlent golf. Dans le giratoire, un ballet de voitures coûteuses et des couples qui ont assisté aux National Masters. Je bois des cannettes et adresses des messages à Tatlin. Elle est à Hambourg, dans le quartier de St-Pauli, à la recherche du transsexuel qui fut le grand amour de son oncle récemment disparu. Je lui décris la station. Puis Monami ferme son magasin et nous regagnons sa maison sur le lac. Plus tard, à l’heure de l’apéritif, arrive sa cousine. Elle tourne autour de la table, nous présente son fils, un garçon de douze ans, calme, droit, sérieux, et annonce qu’elle part pour la Belgique.
- Nous partons pour ouvrir nos cœurs.
- Et que vas-tu faire là-bas?
- Je ne sais pas encore, mais le Seigneur m’aidera.
Est-ce qu’elle plaisante?
- Tu pars quand?
- Là, tout de suite.. je passe juste dire au revoir.
- La route est longue?
- A qui égrène son chapelet la route n’est jamais longue.
Puis elle embrasse tout le monde et sort. Je m’étonne. Monami rappelle :
- C’était pire avant! Tu ne te souviens plus? A l’époque, lorsque nous organisions des soirées, elle courait derrière les invités une bible à la main!