Que l’on souhaite devenir policier et faire régner l’ordre, soit; voyou et faire régner son ordre, cela se comprend; mais qu’on veuille assurer la sécurité? Permettre aux choses de suivre leur cours? Cela m’étonne. Or, c’est bien ce métier-là que convoitent une partie de mes camarades qui apprennent les sports de combat. Ceux qui opèrent déjà sur le terrain évaluent à leur retour de mission les risques encourus. Les uns regrettent qu’aucun dérapage ne se soit produit, ils auraient pu tester leurs compétences; les autres s’en félicitent et prônent un armement plus complet du vigile. Dans un cas comme dans l’autre ils omettent de dire que leur marge de manœuvre est pour ainsi dire nulle. Leur tâche est de sécuriser sans recourir à la force. Même en cas d’agression. Tout au plus ont-ils le droit à la riposte en cas de légitime défense et cela dans le respect des proportions. Leur mission est d’obtenir le résultat escompté, la sécurité, à partir de la seule dissuasion symbolique qu’assure leur présence en uniforme sur le terrain. En d’autres termes, ils sont engagés sur la base de ce qu’ils savent faire pour ne jamais le faire.