Douanes

Pen­dant le voy­age de retour, venant de Détroit, j’ai pu con­stater une fois de plus la mul­ti­pli­ca­tion des con­trôles. A Siphol, l’aéro­port d’Am­s­ter­dam, les queues sont longues. Fatigués, chif­fon­nés, les pas­sagers des vols transat­lan­tiques se dandi­nent. Les Améri­cains seuls ont le sourire: ils enta­ment leur expéri­ence européenne et tout leur paraît exo­tique (ils ont rai­son, je con­firme, rien de plus éloigné de notre société que la leur — pourvu que cela dure), mais en dépit du regard enjoué qu’ils por­tent sur la sit­u­a­tion, ils rejoignent les autres voyageurs pour ce qui est de l’ap­préhen­sion de ce rap­port obligé à l’au­torité. De façon générale, rein de plus éclairant quant à la psy­cholo­gie indi­vidu­elle qu’un pas­sage en douane. Le sym­bole de l’E­tat et un peu plus chaque jour de l’ar­bi­traire est tout entier là et cha­cun com­pose en fonc­tion de son car­ac­tère. Je pour­rais noir­ci la page en alig­nant les adjec­tifs qui décrivent les atti­tudes des uns et des autres et qui, tombé le masque, sont de fidèles indi­ca­teurs de leur personnalité.