En début de nuit dans cette discothèque de Pérolles. La boule à facettes répand ses lumières sur le sol de la piste de danse, le passeur de disques s’ennuie sur le podium, quelques filles nubiles rient autour d’une table. Ambiance sombre. Comme si les stroboscopes, les néons, les notes, l’alcool ne parvenaient pas à lancer la soirée. Mais ce qui me frappe en cet instant, ce sont les propriétaires. Elle à qui je commande des bières le visage de marbre, debout derrière la bar, lui que je salue, accoudé au comptoir, le dos rond, perclus de soucis. Soit ils ruminent après une scène de ménage soit ils affrontent leur lot quotidien: faire recette de la folie programmée de leurs clients, métier qui très vite vous referme comme une moule.