La veille du retour en Thaïlande, chez Touich, ancien sniper de la légion française qui a installé son restaurant dans les faubourgs de Siem Reap. Les chauffeurs de tuks tuks ne connaissent pas. Je leur indique un temple, puis fais des signes pour expliquer que nous voulons aller derrière. Ils m’expliquent que derrière le temple, il n’y a rien. Et en effet, toute personne quelque peu inquiète ou sans persévérance, au moment de contourner le temple pour s’engager dans le noir renoncerait. Le chemin, défoncé et sans éclairage, donne sur des champs, bifurque à angle droit, puis il faut encore rouler une centaine de mètres pour apercevoir la lanterne suspendue au vieux banian. D’ailleurs, nous explique Touich, à la saison des pluies les clients se présentent avec de la boue jusqu’aux genoux.
- Mais la route ne m’appartient pas et d’ici à ce que le gouvernement s’y intéresse…
Ses pères et mères tués par les Kmhers de Pol Pot, Touich a été adopté en France puis il est devenu l’un des sept meilleurs tireurs du pays. Aujourd’hui l’ancien assassin du gouvernement loge, entretient et forme des jeunes au métier de la restauration.
- Le soir, mes enfants apprennent l’hôtellerie et la journée ils vont à l’école.
Je lui désigne le garçon qui se tient derrière le bar, la fille qui apporte des pièces de boeuf rôties.
- Oh, non, eux sont des professeurs, les autres sont allés se coucher. Il y en a dix-sept, pour l’essentiel, des enfants des rues.