Pièce montée

Roman en trois par­ties comme les trois étages de la pièce mon­tée, ici appelée gâteau, lequel serait le motif cen­tral de l’ac­tion à côté de la vic­time, mais roman sans crim­inels ni enquête poli­cière, aléa­toire et humain plutôt que méthodique et à sus­pens.
Le gâteau d’an­niver­saire et le macch­a­bée sont en cham­bre froide. Le maire et son adjoint se pressent à la lucarne.
- Je con­nais cet homme.
- Il est arrivé en ville ce matin, il a acheté du tabac à l’épicerie puis il s’est défen­estré du pre­mier étage de l’hô­tel de com­merce.
- Et com­ment se fait-il que son cos­tume soit impec­ca­ble?
- C’est un mys­tère. En tout cas, en ville, per­son­ne ne le con­naît.
- Tu devrais sor­tir le gâteau d’an­niver­saire de ta fille, il va avoir mau­vais goût.
- Tu sais quelle tem­péra­ture il fait?
- Je sais, j’ar­rive du port.
- Et bien tu vas y retourn­er, je veux savoir par quel bateau il est arrivé, qui il est, je veux tout savoir.
L’ad­joint jette un oeil par la lucarne.
- J’aimerais bien avoir un pull comme ça, du Cashemire, on en trou­ve pas dans la région.
- S’il ne se sou­vi­enne pas du type, par­le-leur du pull.
- S’ils ne se sou­vi­en­nent pas du pull, je pour­rai peut-être le garder?