Chumphon

A Chumphon, nous atten­dons le bus dans un garage amé­nagé en bureau, assis sur une ban­quette face à trois employés. L’un dort la tête dans les bras, un autre mange, le chauf­feur guette la rue à la recherche d’autre voyageurs. Le bus est annon­cé pour treize heures. Pour l’in­stant, nous sommes seuls. Quand la dame a fini son riz, elle explique:
- Nous par­tons à l’heure si nous avons cinq pas­sagers. Qua­tre à qua­torze heures, trois à quinze heures… Vous com­prenez?
Je fais le cal­cul: si per­son­ne ne vient, nous par­tirons pour Ranong à seize heures, donc dans qua­tre heures.
Quelques min­utes plus tard Gala se lève.
- Il va être l’heure, plus per­son­ne ne vien­dra, lais­sons-leur nos bagages et allons nous promen­er!
Je pro­pose d’at­ten­dre un peu. Sage déci­sion. Soudain le chauf­feur saisit nos sacs et nous embar­que, le bus dépasse le marché, prend l’av­enue, un pas­sager monte, il redé­marre, plus loin il ramasse une mère et son nour­ris­son et en cam­pagne un cou­ple. Or aucun télé­phone n’a son­né, aucun sig­nal appar­ent n’a sem­blé con­tre­car­rer la déci­sion d’attendre.