Chaleur écrasante à Ranong. Déposés devant une quincaillerie chinoise, je place mon sac et la valise de Gala sous un abri et part à la recherche d’un lieu où dormir.
- Peux-tu déplacer les bagage, me dit-elle, ils ont au soleil?
Offusqué, je m’en vais. A moi l’épisode pénible mais incontournable, trouver une pension ou un hôtel. Rue pavanée de flambeaux, marchands d’alcools forts sous le niveau du trottoir, vrombissement des transports collectifs qui montent vers les deux ports, l’un pour la Birmanie, l’autre pour les îles et, chose surprenante dans cette région dont on dit qu’elle connaît la plus forte pluviosité de Thaïlande, des magasins de football. Deux touristes français et bouddhistes, jeunes, calmes me renseignent. Il y a une auberge sur la colline, en face d’un parc avec statuaire et taillis sculptés dans le style jardin royal. La fille est ravie de parler le français (nous avons commencé par l’anglais). Elle me dit qu’elle cherche une robe, mais ne trouve que des modèles 1950. Je lui montre mon T‑shirt.
- Je l’ai sur le dos depuis une semaine.
Mais c’est par effet de simplification; le couple, lui, paie son voyage en travaillant.
Enthousiaste, je fais valoir que la formule n’était pas facile à appliquer il y a vingt ans. A part donner des cours d’anglais aux moines… Sur quoi ils admettent que tous les contacts se font via internet.
- Et que faites-vous?
- On récure, on soigne des handicapés, on fabrique des chaises…