Accident

Le Christ ressus­cite.
Mais, ensuite, il quitte la Terre.
L’E­ter­nité n’est pas, ne peut être, liée à cet état ter­restre.
L’E­ter­nité est un état d’E­sprit.
Cette note péné­trante, que l’on pour­rait aus­si nom­mer, une façon d’aller à l’év­i­dence (lan­gage auquel il faudrait accorder dans une typolo­gie un car­ac­tère pro­pre­ment religieux) se trou­ve dans les Car­nets XV de Calaferte (Dimen­sions). La con­cep­tion d’une éter­nité comme pro­ro­ga­tion indéfinie de l’e­space et du temps heur­tant les esprits éduqués, le retour à la vie est lu comme métaphore et en effet, cha­cun peut faire l’ex­péri­ence de l’hor­reur que sig­ni­fie la représen­ta­tion d’un espace et d’un temps qui se suc­cè­dent à eux-mêmes sans fin. Mais admis, comme le fait Calaferte, que l’é­tat ter­restre et l’é­ter­nité sont incom­pat­i­bles, nous aboutis­sons à cette con­séquence para­doxale que l’é­ter­nité est la mort. Le corps qui est espace et temps et l’e­sprit qui est con­science d’e­space et de temps une fois refusés, il reste la mort. De sorte que la vie n’est qu’un accident.