Tension

De même qu’il y a en pein­ture ten­sion entre les couleurs, il y a en lit­téra­ture ten­sion entre les mots. La visée de l’artiste au moment d’en­tre­pren­dre son tra­vail tend à une organ­i­sa­tion favor­able des ten­sions. Les moyens sont indé­cid­ables, ils relèvent de l’alchimie. Les mots étant à la fois impré­cis et rich­es et ces deux qual­ités n’en for­mant en réal­ité qu’une, la pré­ci­sion est don­née à un niveau supérieur: celui du texte dans le cas de la lit­téra­ture, du tableau dans le cas de la pein­ture. La réduc­tion des ter­mes a un sens uni­voque afin d’or­gan­is­er sur une base logique une pen­sée non-ambiguë est un pro­jet éter­nel de la philoso­phie. Out­re qu’il me sem­ble impos­si­ble, il a une con­séquence cer­taine: la réduc­tion chez celui qui s’emploie à cet effort de con­struc­tion sci­en­tifique de son human­ité laque­lle, en dernière analyse, dépend de la contingence.