Aplo

Aplo a deux ans, nous sommes à Xala­pa, dans le cen­tre du Mex­ique. Arrivés en con­voi nous logeons dans un hôtel ancien. Les cham­bres sont tournées vers l’in­térieur, une fontaine coule au milieu du patio. Dans la soirée une col­lègue de Tol­do, future enseignante en sci­ences occultes, nous rejoint. Olof­so tient notre bébé dans les bras. Il est sans chveux, sa tête est ronde, ses yeux bleus et grands. Elle s’écrie: un enfant de la nou­velle ère! L’ob­serve et con­firme: il n’est pas comme les autres. Il con­naît les cycles, il ne s’in­téressera pas à l’ar­gent, il a déjà vécu plusieurs fois. De ce jour, nous nom­mons cette dame, la sor­cière. D’ailleurs, elle en a l’aspect: petite, le regard perçant, la voix aiguë, le car­ac­tère péremp­toire. Et pour­tant. 12 ans plus tard. Aplo ne s’in­téresse pas à l’ar­gent. Et ce dimanche, sur la mon­tange, il se fige.
- Je con­nais par­faite­ment cet endroit. J’y suis déjà venu plusieurs fois.
Ceci sur le ton de l’év­i­dence. Avant de se remet­tre en marche. Le déjà-vu, soit. J’y suis sujet. Mais l’ex­pres­sion qui était la sienne. Je ne con­nais­sais pas. Sa soeur qui nous accom­pa­g­nait ne dirait jamais cela. Et dans tous les cas, par sur ce ton qui don­nait à son asser­tion un car­ac­tère de vérité inattaquable.