Le transfert de pouvoir des individus éduqués vers les individus sans éducation réclamé par les socialistes est une aberration. Il ne peut s’exercer que dans la violence. Le détenteur des compétences, refuse de devenir prescripteur de l’action et renonce à faire modèle. Au nom de l’égalitarisme (qui par opposition à l’égalité est une idéologie), il nie sa supériorité et fait effort pour redistribuer ses compétences à celui qui en est dépourvu. Ce faisant il croit pourvoir amender la nature (qui a pourvu à la répartition des compétences sur une base réelle). Cet échec de son programme conduit le socialiste à pratiquer le masochisme: il nie la valeur de ses compétences et plus que tout, tient en horreur l’intellectualisme, signe manifeste de différence. Entre ne pas dire ce qu’on est et dire ce qu’on est pas, la marge est faible et vite franchie. Ayant nier ses compétences sans succès, le socialiste revendique au titre de modèle l’absence de compétences. L’individu qu’il sait ne pas pourvoir élever jusqu’à lui est présenté, selon un procédé relevant de la mystique, comme un modèle. S’ensuit un alignement des capables sur les incapables, d’abord dans le discours, puis dans la réalité. Comme cela ne suffit toujours pas (la nature est conservatrice) le recours à la violence pourvoit. En Chine pendant la Révolution culturelle — pour prendre l’exemple le plus criant — les gardes rouges détruisent les compétences en massacrant leurs détenteurs.