Profondeur

Enfant, sur la côte espag­nole, ma mère me mit un jour en garde con­tre les trous d’eau. Avec le recul, je ne saurais dire quel expres­sion elle util­isa alors, mais à compter de ce jour, j’ai tou­jours pen­sé qu’en cer­tains endroits les fonds s’ou­vraient sur des ver­ti­cales béantes et que celui qui s’y glis­serait aurait accès à une sec­onde mer cachée sous la pre­mière. Or cette semaine, comme je regar­dais un reportage aqua­tique sur les nau­tiles, j’en­tendais un plongeur nageant par trente mètres de pro­fondeur au-dessus d’un mas­sif de corail expli­quer en braquant sa torche dans une crevasse que “là-dessous, par­faite­ment inac­ces­si­ble à l’homme, il y a encore six cente mètres d’eau”