Comme je fais part à Darien de mon scepticisme quant à la possibilité de transmettre le savoir sur un plan horizontal où tout émetteur serait également un récepteur et juge risqué d’abolir la relation maître-disciple, du moins en tant que modèle de formation, il me répond que se rendre en biliothèque, comme je le fais, pour consulter des encyclopédies afin de m’expliquer des notions ou des mots de choses est aberrant. Après avoir mentionné mes rubriques de recherche du jour, l’histoire du droit de la propriété et le néo-plasticime de Mondrian, dans le but de simplifier, je prend malencontreusement l’exemple du pain.
- Mais, s’exclame-t-il, comprendre le pain, c’est le manger.
Position qu’il veut réaliste et adossée au bon sens, mais qui, lui fais-je remarquer, est également d’ordre mystique, d’où l’utilité de démêler les sens en ayant recours à une autorité.
Quoiqu’il en soit, la leçon que j’ai tiré de cette consultation de l’Encyclopédie est que la hiérarchisation offre un avantage par rapport au système de libre contribution mise à la mode par Wikipédia: le savoir est exposé par celui qui est reconnu par ses pairs comme son détenteur exemplaire. Or celui-la profite, par la force des choses, d’une longue formation académique et sait donc exposer le problème dans une langue méthodique ce qui, dans un modèle participatif est impossible, du fait du système d’écriture par couches superposées (apports successifs intégrés par un modérateur).