Aujourd’hui servi par des hommes faibles, des amants de la vie dégénérée, le pouvoir propose au peuple, pour le sauver de l’angoisse et rassembler ses voix, une fausse guerre. L’envoi de machines à l’autre bout du monde pour battre des guerriers primitifs non seulement ne soulagera rien, mais excitera par des victoires faciles, jusqu’à la témérité, un courage absent. L’adhésion ainsi acquise au principe de la guerre permet d’exercer une ascendant psychologique sur des citoyens dupes afin de les enrôler à terme dans la seule bataille qui intéresse le pouvoir : celle qui vainc l’angoisse par la destruction des corps où elle est logée.