Politique

Cette nuit un rêve m’ex­plique, et je signe sans com­pren­dre, mon idée poli­tique. Immeu­ble coquet. Je sors par un jardin entretenu, fleuri, encadré de baies. Le gar­di­en m’ou­vre le por­tail. Deux femmes vêtues de noir s’éloignent. Je recon­nais L. et sa mère. La fille s’abrite der­rière un par­avent de cuir, la mère tient une casse­role devant son vis­age. Elles vont à prière. D’ailleurs, j’ai tou­jours su qu’elles étaient juives, mais la casse­role, me dis-je, c’est un peu démon­stratif. Cepen­dant une man­i­fes­ta­tion s’or­gan­ise devant l’im­meu­ble. Le gar­di­en se porte à mon sec­ours, m’ou­vre le chemin. Lais­sez, lui-dis-je, je vais faire entr­er le peu­ple. Le gar­di­en, aus­sitôt rejoint par des dig­ni­taires, est affolé: vous n’y pensez pas! J’ou­vre le por­tail, le peu­ple se répand dans le jardin. Voilà, dis-je, vous pou­vez avancer jusqu’i­ci, pas un cen­timètre de plus! Puis j’en­tre dans l’im­meu­ble. Intérieurs cos­sus, chem­inée, chaleur. Un min­istre me talonne. J’empoigne son chignon et le traîne dans l’escalier. Ne croyez pas que je vous respecte parce que vous êtes min­istre! A l’é­tage, des filles nues et offertes. Je leur par­le et m’assieds sur des coussins, je leur fais com­pren­dre que je ne suis pas du genre à prof­iter et je ren­tre dans mes apparte­ments. A peine ais-je embrassé ma famille que des camelots déversent sur la table du salon toutes sortes de pro­duits dont ils van­tent les qual­ités. Je m’in­ter­roge sur le bien-fondé de la démarche. Dois-je les met­tre à la porte? Sont-ils vrai­ment entrés sans deman­der? Un skate retient mon atten­tion, mais je ne veux pas le mon­tr­er, notre vie privée serait mise à mal. Je descends dans l’ate­lier voir les con­di­tions de vie des pau­vres gens qui fab­riquent cette camelote. S’ils veu­lent pren­dre une pose, dis-je au con­tremaître, je vais les remplacer.