Mardi dernier je suis allé voir Fommel dans le Muotathal. Sa villa au toit brun fait partie d’un ensemble construit dans les années 1980. Les voisins se connaissent, me dit-il. Lui vit à la cave. En ce jour d’été, il m’accueille habillé d’une fourrure polaire. Le jardin, explique-t-il, permettra de cultiver des patates. Pour l’instant, il est envahi d’herbes folles. Fommel conçoit des machines qui ressemblent à des aspirateurs. Ce sont des robots artificiers munis de chenillettes et de bras à pinces. Leur mission est de faire exploser les voitures piégées sur les terrains de guerre. Dans les sous-sols de la villa, Fommel a installé une pompe à chaleur et un moulin. Il stocke son blé, son orge et le maïs dans des tonneaux pressurisés. Il me fait la démonstration: comment moudre ses céréales et faire son pain. Fommel boit beaucoup d’eau et prend de l’acide le vendredi. Il m’installe sur la terrasse et affiche sur son téléphone portable la couverture d’un livre en libre accès de trois cent pages. — Tout est là, tu dois lire! L’escroquerie remonte aux Summériens!
- Au fait, Monami a chercher à ter joindre.
- Je ne sais pas.
- Il a écrit un mail.
- Oh, oui! Tu m’excuseras. Il est le bienvenu, mais répondre à un mail, ça non, c’est trop risqué.