Notre régime

Dans notre régime poli­tique — que je ne sais plus nom­mer et qui n’est pas une démoc­ra­tie — la lib­erté est façon­née par la dis­ci­pline extérieure. La masse, qui règne par procu­ra­tion, trans­forme chaque indi­vidu en un pen­d­ule (plus ou moins réglé). La dis­ci­pline intérieure, seule à même de faire advenir un homme, est empêchée dans les faits. Le silence, le tra­vail de la pen­sée, le regard long, le temps long, l’ascèse, la soli­tude, la prière, hors encadrement com­mu­nau­taire (qui, sans la référence à Dieu, ne serait qu’un dupli­ca­tum de la sit­u­a­tion pre­mière) et sans recours lim­ite à la vie sauvage, sont presque impos­si­bles. Au fond, pas de ren­con­tre entre l’in­di­vidu et l’homme lorsque les indi­vidus ont la main occupée à par­faire mécanique­ment un être collectif.