Serré la main tout à l’heure à l’homme fort de Fribourg.

Ser­ré la main tout à l’heure à l’homme fort de Fri­bourg. Haut deux mètres, une poitrine en aci­er, blond a mâchoire car­rée, des mains à saisir des bal­lons. En com­para­i­son Richard Kiel, l’homme qui mord James Bond dans L’Es­pi­on qui m’aimait, a un gabar­it de col­légi­en­ne. Nous avons sym­pa­thisé à la pre­mière ren­con­tre. Quand il se déhan­chait pour cul­tiv­er ses abdom­inaux, je pen­sais: com­ment est-ce pos­si­ble? A quoi peut ressem­bler sa maman?  Dans les ves­ti­aires du club il pro­jette une ombre si lourde que la tem­péra­ture baisse de quelques degrés. Tan­dis que nous échangeons quelques mots  mon instinct de survie délivre une infor­ma­tion: tant que tu l’auras de ton côté tu ne crain­dras rien. Or je remar­que ceci tout-à-l’heure, ses yeux bleus, petits dans les orbites, sont timides et comme fuyants. Dans ce monde qui n’est pas à sa mesure, ils sem­blent chercher une solu­tion de fuite.