Ainsi se présentèrent devant nous des bêtes portant trois et quatre cornes ou une seule. Mon petit page m’avertit de desceller le coffre que je tenais sous le bras où je découvrir en effet le dictionnaire des langues animales dont nous avait parlé le guide au moment de nous déposer sur l’île. Mais ces petits fascicules fort bien conçus enseignaient autant de langues qu’il y avait de bêtes dans le troupeau et celles-ci, s’avisant de notre gêne, nous firent comprendre qu’elles parlaient notre langue ce qui faciliterait le commerce. Après quoi un animal compris entre le bœuf et l’écureuil nous expliqua que plus il y avait de cornes sur les têtes de ses compagnons plus la voie qu’il nous ferait suivre serait compliquée. Des compagnons choisirent des bêtes triviales, d’autres, plus prétentieux, des bêtes à cinq et même six cornes. Je retins pour guide un phacochère unicorne. Je ne revis jamais mes compagnons mais l’un des sujets du troupeau, qui au sortir de l’île était à nouveau complet, me rapporta le coffre et je pus ainsi poursuivre mon périple.