Sou­venir enchan­té de Miraflo­res, cette cam­pagne des collines de Madrid où nous par­tions pique-niquer dans les années 1980 le dimanche. Des voitures s’échap­paient un ving­taine d’en­fants. Pris dans le groupe je courais sur le sen­tier de l’an­ci­enne berg­erie, une bâtisse de pierre jaune à la char­p­ente affais­sée. Que tout cela sub­siste, je n’en doute pas. Et le soleil brûlant de Castille, la meute des gril­lons, les arbres poussés sur des riv­ières souter­raines, mais la nature gar­dait dans ces années de la fin du fran­quisme un état vir­ginal qu’elle a per­du sous l’ef­fet de l’a­gri­cul­ture raison­née. Les champs de coqueli­cot, les herbes douces, les houles, les tail­lis, le désor­dre. Toute beauté mise en pièces par l’in­dus­trie ali­men­taire. Plus d’homme en cam­pagne et partout vis­i­ble son empreinte.