La nuit durant chas­sé par des gardes civils fran­quistes. A mes côté, fugi­tif lui aus­si, le maçon ex-pris­on­nier que j’ai engagé en 2011 sur les chantiers de Lhôpi­tal, homme râblé à la peau bleue. A mon habi­tude, je me réveille six, sept, dix fois dans la nuit, mais rien n’y fait, les policiers me retrou­vent et con­tin­u­ent la chas­se. Pour repren­dre l’a­van­tage je ren­tre dans un immeu­ble dont je gravis les étages, mais bien­tôt de retour dans la rue, je com­prends qu’il n’y a pas moyen de leur échap­per et sais que je fini­rai enfer­mé dans une pièce à bar­reaux, pièce enclose dans un bâti­ment de cen­trale, bâti­ment lui-même ser­ré entre des murs. Leurs bicornes a revers plat, képi craint par la pop­u­la­tion sous Fran­co mais objet d’al­lure par­faite traduit l’im­pla­ca­bil­ité de mon des­tin: la prison.