Lors de la publication des Trois divagations sur le Mont Arto, l’éditeur Alain Berset m’a fait acheter cent exemplaires du livre, exigence dont je relève aujourd’hui seulement la médiocrité. Médiocrité et prétention: ne pouvant vivre de son travail, au demeurant excellent mais dont le marché hélas n’a que faire, la personnage exige que l’auteur rétablisse à ses dépends une sorte d’injustice dont il se sent victime. Il ne m’était pas venu à l’idée (et il ne peut venir à l’idée de cet éditeur) que ce raisonnement a valeur exponentielle pour l’écrivain, mais surtout, que pour payer cette somme, je collais alors des affiches à vélo dans Genève dès 3 heures du matin.