Logés au Stratosphere hotel. Je l’ai choisi pour sa tour, plus haute que le Tour Eiffel. Les enfants se baignent et jouent au ballon sur l’esplanade, devant la tour. Soudain un homme se jette dans le vide. Deux cent mètres plus bas, il tape son costume, rend son harnais, salue et mange une glace.
Mois : juin 2011
L’aile du DC 9 de Western Airline est rafistolée. Je signale à mon frère une planchette clouée et enduite d’un mastic vert. Travail fruste, au doigt. je plaque mon visage contre le hublot. L’ombre de l’appareil se détache sur le fond terreux du Nevada. Vingt heures de vol depuis Genève, en deux étapes, Londres et Los Angeles. Les enfants dorment. L’hôtesse apporte de la bière et des glaçons. L’aile tremble. Il est dix-sept heures, il fait trente degrés. En bas, sur de longues routes qui filent entre les météorites, des picks-up. Dans mon dos, un noir fait du grain à une blonde. Je ne les vois pas, je les entends. Lui surtout. (Dans ces moments, l’homme ne peut que parler). L’enthousiasme du noir est sans limites. Nous ne sommes pas arrivés à Las Vegas, il est déjà gagnant.