Ce matin, prêt à avaler le monde. Poitrine, cuiss­es et mol­lets gon­flés d’én­ergie. Eveil­lé tôt, j’ai joui de trois heures d’at­tente, sous le duvet, au rythme des cloches qui son­naient à l’église. Et main­tenant j’avale la route à 110km/h, vitesse dan­gereuse qui met à dis­po­si­tion les ravines, bas fos­sés, chi­canes et bretelles de cam­pagne. Je sens les paque­ts de tuiles, de car­relage, de gra­vats qui tanguent dans le cof­fre de l’u­til­i­taire. A la déchet­terie, je jette le tout à grandes mains dans les bennes et prends la direc­tion du Fort-l’Ecluse. Peut-être est-ce Gala, cette énergie dans le plexus. Cinq min­utes au télé­phone hier soir. Mis­ère. Plus tard, comme j’in­stalle des cadres dans l’ago­ra de l’u­ni­ver­sité de Genève, je sec­tionne un cable à l’aide d’une pince Mon­seigneur. Petite flamme au milieu des étu­di­antes. Que fait cet ouvri­er? Et le soir, de retour à Lhôpi­tal avec les enfants, tan­dis que je pré­pare sur recette des Lasagnes bolog­nais­es, le chauffe-eau explose. Des jets de vapeut sor­tent par le toit de la mai­son, le bou­can. Le plom­bier au télé­phone me crie: — Entrez dans la chaudière et coupez le plomb, l’eau va bouillir!