Salle communale de Gimbrède louée pour un mariage. Un cortège de voitures déboule. Femmes fagotées, enfants morveux. Concours de quads, beuverie. Hommes à torse nu beuglant, chiant, vomissant. La vue de ce groupe de dégénérés produit l’effroi. Très vite on pense: je partage avec eux. Pire : on m’oblige à partager, on me conçoit comme leur égal. La fête dure jusqu’au matin, le village se terre. Les plus malins, les plus lâches, se sont souvent les mêmes, ont découché et ne reviendront que le lendemain, lorsque les bêtes se seront tues, les autres enfoncent du papier dans leur oreilles. Plus tard dans la semaine les langues se délient. L’envie de meurtre est palpable. Chacun fait état de son dégoût.
L’égalité des droits est une aberration sans égalité des devoirs et la tolérance en la matière un accélérateur des violences à venir.