Vol

Ce que les nou­velles généra­tions élevées dans le décor cap­i­tal­iste ne peu­vent com­pren­dre c’est à quel point nos pays ont volé. Moins au sens de la cap­ture vio­lente des biens étrangers qu’au sens des effets de l’in­tel­li­gence du col­lec­tif occi­den­tal sur la dépos­ses­sion des peu­ples. Or, c’est pré­cisé­ment cette dis­tri­b­u­tion de la mesure qui aujour­d’hui change. Tel un sabli­er qu’agit­erait une main inconnue.

Recul

Début de la lib­erté: ne crain­dre pas de n’être pas apprécié.

Apothéose

N’est-il pas extra­or­di­naire que l’on se laisse à ce point démolir par la société, ses instances admin­is­tra­tives, car­i­ta­tives, poli­cières? Prix à pay­er pour n’avoir pas à entraîn­er au quo­ti­di­en le corps à la guerre? Jus­ti­fié. Mais au-delà? Renon­ce­ment, résig­na­tion, lâcheté, autant d’ef­fets du con­fort. Dont nous ne par­venons pas à nous relever. Com­ment notre tra­di­tion his­torique entre toutes la meilleure, notre tra­di­tion indi­vid­u­al­iste et libérale dégagée de la glaise des régimes ani­mistes, trib­aux, col­lec­tivistes, se retourne-t-elle aujour­d’hui avec une telle vio­lence con­tre ses inven­teurs? Ce déni de pro­grès entre les gens du vif, volon­taristes et donc bien dotés, est insupportable.

Acrobatie

Nier la réal­ité, quelle que soit cette réal­ité et sa néga­tion, con­traint le néga­teur à trou­ver pour tout raison­nement à venir ses repères dans une géo­gra­phie aléa­toire où la dialec­tique devient le seul moyen de s’as­sur­er qu’il existe un réel.

Inversion

La presse pro­prié­taire tra­vaille désor­mais à l’ap­pareil­lage du réel avec l’idéolo­gie comme autre­fois, devant l’en­ne­mi fort que nous représen­tions, les organes des par­tis communistes. 

Comprendre 2

Invité à réfléchir sur la sit­u­a­tion actuelle selon le mod­èle d’an­thro­polo­gie matéri­al­iste qu’il développe dans L’homme seul, Claude Frochaux stig­ma­tis­erait peut-être un mou­ve­ment dou­ble et com­plé­men­taire, un masochisme destruc­teur côté pop­u­la­tions, une ten­ta­tive de sor­tie du corps côté caste gouvernante. 

Comprendre

Que les Etats-Unis sont en guerre con­tre l’Europe.

Gravel

Après des semaines d’en­traîne­ment sur sim­u­la­teur, pre­mières sor­ties de plus de cent kilo­mètres, l’une dans la Val­lée du Ron­cal, l’autre sur la route des monastères de Saragosse. Ciel par­fait, bril­lante lumière. Il fait chaud. A l’heure du repas, le silence grandit, les petits cols font souf­frir, la tem­péra­ture est de trente-trois degrés. Je vise un rythme car­diaque de145 bpm, n’y parviens pas, récupère sur les faux-plats. Aux abor­ds des vil­lages, les vacanciers par­tis, les piscines munic­i­pales sont fer­mées. En ce début d’au­tomne elles ont tou­jours leur eau bleue. Quelques feuilles volti­gent. Entre les murs de pier­res sèch­es, sur les pacages, les mou­tons sont de retour. 

Loi

Après le pour­risse­ment du cœur des villes de France par l’im­plan­ta­tion mas­sives des éner­gumènes d’Afrique, le gou­verne­ment décrète leur dif­fu­sion dans les villages. 

Salamanque

Départ pour la belle cap­i­tale où je décide, après trois semaines de ter­giver­sa­tions, d’aller voir ce bus Volk­swa­gen équipé pour le voy­age que pro­pose un Cata­lan. Ce n’est pas sim­ple. Gala refuse que l’on tra­verse le pays à bord de sa voiture, une Cit­roën C3. Petite, dan­gereuse, molle, sans air con­di­tion­né. De mon côté impos­si­ble de louer une voiture — pas de per­mis. A Pam­pelune, elle loue à son nom. Nous sommes en route. La voiture, une Kia acci­den­tée, trem­ble à l’ac­céléra­tion comme une éponge. Le soir, nous retrou­vons la place May­or de Sala­manque, la rue de l’U­ni­ver­sité, Gala demande un Spritz; le bar­man répond: “en 17 ans de car­rière, j’en ai servi trois!”.