Travail

Sim­plic­ité gen­tille des Fri­bour­geois. Au télé­phone, pour mes démarch­es pro­fes­sion­nelles. Le ton de l’in­ter­locu­teur invite à pos­er sans ambages ses ques­tions et au bout de quelques phras­es, si se pro­longe l’échange, du fait de l’ac­cent, mais aus­si de la tran­quil­lité de parole, on se sent assis autour d’une table, près à nouer un rap­port ami­cal. Le même jour, les Vau­dois. Le con­traire. Raides. Irrités et irri­ta­bles. Ayant à cœur de prou­ver, avant même que vous ayez révélé le motif de votre appel, que “vous ne les aurez pas”.

Election

Thème fasci­nant de la “porte étroite”.

Visibilité

Libre, on l’est enfin, lorsqu’on for­mule le vœu intérieur que nous soient épargnés non seule­ment les vex­a­tions, mais encore les succès.

Fébrile

Jou­bert, de mémoire “Ils pren­nent leur remue­ment pour de l’ac­tion”. Amu­sant de tomber sur cette remar­que au retour de la ville de J. que j’ai trou­vée envahie, nerveuse, fébrile, ses rues emplies de touristes qui vien­nent voir on ne sait quoi, acheter on ne sait quoi, exis­ter ici, pen­dant une ou deux heures, on ne sait pourquoi, seuls, en famille ou entre amis, occupés à déam­buler avec tout le sérieux que requiert le loisir obligatoire.

Réussite

Tra­vers ridicule, étrange, de ces indi­vidus qui pos­sé­dant pou­voir et richess­es, ayant matérielle­ment tout réus­si de leur vie, vous rap­pel­lent un diplôme quel­conque obtenu dans leur jeunesse ou mieux encore, une cer­taine note à un devoir qui pour une péri­ode les avait fait passé pre­mier de classe.

Possession

Pos­séder un peu plus ou un peu moins, mais surtout pos­séder mieux.

Logique

Le clochard, à la phar­ma­cie.
“Don­nez-moi quelque chose! Vous me don­nez tou­jours quelque chose. Il y a longtemps que je ne suis pas venu. D’ailleurs, il y a un an que je ne viens pas.“
La phar­ma­ci­enne passe der­rière. A moi:
“Si tout va bien, le gou­verne­ment me verse ma retraite à par­tir du mois prochain. J’at­tends. J’e­spère. Depuis quand est-ce que j’at­tends?”.
La phar­ma­ci­enne donne une pièce.
“Mer­ci, je reviendrai bientôt.”

Guénon

Lu pour la deux­ième fois Le signe des temps et le règne de la quan­tité de René Guénon. Peut-être en rai­son de la fas­ci­na­tion que ce titre exerce sur l’e­sprit. Frus­tré, comme je le fus déjà. Car le texte souf­fre d’un para­doxe. Dénonçant l’in­vo­lu­tion des Temps, l’au­teur fonde sa cri­tique sur le savoir des Ini­tiés, en appelant sans cesse à des con­nais­sances secrètes dont il explique ne pou­voir souf­fler mot dès lors qu’elles sont esotériques et réservées. Tour de passe-passe qui amène à se deman­der si le ren­voi à des Vérités inter­dites au pro­fane n’est pas le moyen de val­oris­er une soci­olo­gie du présent somme toute banale. Le par­cours intel­lectuel de René Guénon (thèse de méta­physique, agré­ga­tion, con­ver­sion à l’Is­lam…) indique le con­traire, mais le par­cours intel­lectuel ne dit rien de l’inventivité.

Confiance

Rien n’est, rien jamais ne fut clair. Toutes les dif­fi­cultés vien­nent de ce que l’on accorde sa con­fi­ance à quelques out­re­cuidants qui cla­ment le contraire.

Si-alors

Si la décep­tion tuait, la planète serait inhabitée.