Village 2

Bien­tôt Noël, ce qui me rap­pelle que je reçus à qua­torze ans, sous le sapin, une lampe halogène, tech­nique alors neuve et que depuis quar­ante ans je n’ai cessé d’écrire et de lire à sa lumière, ce que je fais encore en cet instant où le vent pousse les feuilles à tra­vers les rues d’Agrabuey.

Village

Tard dans la nuit, un vent. Il souf­fle les feuilles sur le pavé. Avec pour tout agré­ment à la soli­tude, ce bruit et le sif­fle­ment dans l’or­eille gauche.

Elus

Arro­gance for­mi­da­ble des Juifs israéliens qui s’ef­for­cent d’a­grandir leur ter­ri­toire et sa vérité (approche  d’il­lu­minés qui rap­pelle le moment sin­istre de l’Alle­magne hitlérienne).

Organigramme

Les gens se mêlaient de se faire aimer, c’é­tait la grande affaire de cette vie; désor­mais, ils ne se mon­trent plus, ils pub­lient leur conditions.

Rozanov

“Le mécan­isme de dépérisse­ment de la civil­i­sa­tion européenne con­sis­tera en une paralysie totale face au mal, à l’in­famie, au crime; les scélérats finiront par met­tre le monde en pièces.”

Architecture

Tou­jours à instal­lé ce “deux­ième étage”. Le ciel de vérité. Bien, très bien: spécu­la­tion, prière, poésie… Ce qu’il y a là, ce qu’il pour­rait y avoir là, ce que pour­rait être ce deux­ième étage — nous n’en savons rien. Poten­tiel de l’e­sprit et lim­ite des pos­si­bles: état de la créa­ture. Con­tentons-nous de don­ner. L’art. Le chant. Leur expan­sion dans le vide.

Désurbanisation

Dormir n’im­porte où, n’im­porte quand.

Apprentissage

Pourquoi ne m’a-t-on pas appris à vivre en famille?

Soldes 2

Bien sûr, j’au­rai droit à l’anathème. Ce que les con­trits réser­vent à l’im­bé­cile (sur ce point, les con­trits n’ont pas tort) qui dit à haute voix ce que l’on ressent, pense et, la main sur la bouche, par­fois, cri­tique. D’où l’u­til­ité de cette anec­dote. Il y a qua­tre ans, je don­nais une lec­ture à Paris. Sor­ti de la bib­lio­thèque, on m’emmène dans un bar, puis cha­cun retourne à ses occu­pa­tions, c’est la fin de la journée oblig­a­toire de “pro­mo­tion de la cul­ture”, on me remer­cie. Peu après, pris dans une petite foule toute africaine, je décide de pren­dre une pho­togra­phie. Quelques éner­gumènes debout refi­lent du tabac au noir, assis­es sur leur robes nénuphars les femmes vendent des cac­a­houètes (je sais, on croit que j’in­vente). Je fais un cliché, essuie quelques insultes (un blanc? un polici­er!) et de l’hô­tel j’en­voie à une amie que je vois peu, qui me juge extrémiste, qui n’aime pas par­ler “de ça”. Elle répond: “à nou­veau en voy­age? Dans quel pays cette fois?”

Soldes

Chaque fois que je tombe sur une pho­togra­phie de presse qui mon­tre le métro de Paris, je suis ras­suré: il y encore des blancs à Kin­shasa. (Pour ma ville vau­doise, Lau­sanne, ven­due à la mon­di­al­i­sa­tion, et d’abord à la France, il n’y a pour­tant que vingt ans, de même.)