Occupé à me renseigner sans ordre ni hâte sur les courses d’ultra distance. Pays, terrains, dénivelés, temps et jours maximum. Avant Noël, je m’étais décidé pour le raid du “kilomètre zéro”, course en autonomie et en une fois qui relie sur 700 km de chemins et routes secondaires la Castille au départ de Madrid à Finisterre en Galice — son organisation est annulée pour 2022. Le Biking man du Portugal pourrait être une alternative, mais il a lieu en juin. Quatre mois d’entraînement, c’est trop peu. Donc je me renseigne, je cherche.
Départ
A la sortie du tunnel du Somport côté français, il neige. Une Lodgy lambine sous les panneaux “respecter les distances”, “ralentissez” et “90km/h”, c’est à mon tour de ralentir, j’entame la descente sur les freins. Heureusement, au-dessus de la Gave-d’Aspe la neige se fond en pluie. Elle est remplacée par des brouillards dansants et des trombes d’eau. Six heures de conduite pour atteindre l’hôtel automatique Brit de Sète, plus déprimant que jamais ce dimanche. Seul hangar éclairé dans la zone, une boulangerie rapide. Je traverse les giratoires, marche sur la piste cyclable, passe un talus, passe un masque, désigne à une vendeuse coiffée d’un galurin publicitaire une salade au poulet dans son bol plastique, glisse un billet de dix Euros dans la machine, récupère cinq sous, regagne la chambre sans fenêtre, ouvre un litre de bière, m’allonge sur le lit, allume l’écran, consulte l’heure — si je veux éviter de m’endormir et risquer ensuite l’insomnie, il faut tenir plusieurs heures devant des émissions.