L’histoire que l’on cherche à nous cacher et qui en effet disparaît et s’estompe et s’efface, est bien chevillée au corps et à l’esprit. Ceux qui ont assez de talent pour la sentir, la comprendre, la vouloir, garantiront un corps et un esprit: ils resteront vivants.
Mois : octobre 2021
Travail
Le moment est venu de passer à la suite. Le monde d’hier a été écrasé de main de maître. Honte aux maîtres, aux maîtres faux. Pour moi, le deuil est fait: je suis à nouveau optimiste! Tous raisonnements consolidés, j’ai jugulé mes émotions, je me prépare à courir la distance qui me fera retrouver ce que j’étais.
Prise en main
La frustration est immense. Elle fait gonfler les corps, elle sature l’esprit. Projeté avec ce bagage toxique dans l’espace social mais encore intime les individus au moindre heurt explosent. L’horizon d’une société est — depuis que les hommes font vœu d’appareillage — jugé à la minute. Si elle tient ce temps (durant lequel se produisent des centaines de milliers d’interactions sur chaque mètre carré de planète), la société relance le défi de faire société pour une autre minute. Aujourd’hui, cette mécanique secrète est en danger de rupture. Menacée par des individus qui croient avoir compris sa nature, croient pouvoir la tenir dans leurs mains, espèrent prendre le contrôle de la spontanéité. Il y a un drame: ils sont doués.
Après-midi
Dans les senteurs d’automne, parmi les feuillus agités, je vais sur un chemin de pierre sèches que coiffent des mûres jusqu’à Resposa, village de pierre où je retrouve l’épicier occupé à vendre du haut de sa fourgonnette-épicerie le poisson ramené pendant la nuit de Bilbao, puis sur le retour je photographie des ruines et m’entraîne au lancer de hache (score minable).