Mois : juin 2020

Un noy­au volatile qu’in­té­greront les néfastes et une base chao­tique — vous, moi, nous tous —  rompue aux règles de l’é­tat de nature.

Pays-aéro­ports. Tran­sit. Attente. Mul­ti­lin­guisme. Notion du ter­ri­toire stricte­ment juridique, affaire des spé­cial­istes: les indi­vidus qui l’oc­cu­pent, le par­court, en vivent, n’en savent ni les lim­ites ni le sens. Fin du rap­port his­torique. Pur mou­ve­ment. Parasitaire.

La lib­erté, notion inin­tel­li­gi­ble pour ceux qui sont à naître.

Ama­teur de géométrie mais pro­prié­taire de maisons bancales.

A l’in­stant, au vil­lage, de retour du bar. Con­gré­ga­tion — la pre­mière depuis la déc­la­ra­tion de l’E­tat d’ur­gence — des rési­dents avec les gens de la ville qui entre­ti­en­nent ici une demeure, arrivés dans l’après-midi de Madrid, Saragosse, Barcelone, un régal de con­ver­sa­tion, d’ami­tié facile, de bonne entente. Cha­cun racon­te les anec­dotes de la par­en­thèse sociale et juge la merde à venir, mais, comme dit Danielle: “le prob­lème, c’est qu’avec l’été, la reprise de matchs de foot et les vacances, nous avons déjà oublié nos soucis… Vien­dra sep­tem­bre et la gueule de bois”. F. l’his­to­rien est par­ti marcher en direc­tion de la chapelle du Saint-Graal. D. et sa femme Aran­txa appor­tent des coupes de vin du Somon­tano. Le cou­ple vendeur de pein­ture à qui j’ai don­né à Noël des con­tacts en Asie me racon­te son voy­age de Hanoï à Siem Reap. Je ne peux m’ap­procher du comp­toir, car je refuse de porter le masque. Depuis hier, les mar­i­on­nettes de la Mon­cloa ont décrété, une fois encore, le port oblig­a­toire pour les étab­lisse­ments publics. Détail, car les amis rem­plis­sent les ver­res. “Nous” sommes les vivants, soit la majorité généreuse de ce monde.

Marie déteste le mot haine.

Vedette de la mon­di­al­i­sa­tion, l’im­mi­gré. Pris ici, déposé là. Coupé de sa famille, de sa cul­ture, de son his­toire. Une porce­laine dans un mag­a­sin d’éléphants.

Corps lisse de cette femme nubile vêtue de culottes mul­ti­ples que j’ef­feuil­lais avec con­cu­pis­cence et sans pré­cip­i­ta­tion sachant que l’acte aboli­rait le temps.

Nous vivrons dans l’e­space, présents au monde, inex­is­tants, seuls, con­va­in­cus d’ap­partenir au monde.

A enseign­er aux jeunes: le monde n’est pas la société.