Touristes hollandais, suédois, irlandais qui filent dans les rues de Malaga comme des boules de coton sur le pavé.
Mois : février 2011
Dans le bus, un gitan et un nègre à la mine patibulaire. L’un est petit et jaune, l’autre fort comme une enclume, tous deux portent leur cigarette sur l’oreille. Les passagers promènent des regards effrayés. Puis le téléphone du nègre sonne et on l’entend répéter à voix haute la liste des achats de supermarché que lui dicte sa femme.
Malaga — jusqu’au dernier moment Gala refuse de croire à l’agrément de ce voyage de trois jours. Puis elle trouve les terrasses pleines, les promeneurs par milliers, le soleil, le marché. Lorsque je suis venu dans la ville, deux mois plus tôt, j’arrivais d’Oviedo à vélo avec mon frère. Maman nous attendait avec des cartons dans lesquels emballer les vélos pour les mettre en soute lors du retour en avion. Nous avons bu, mangé, nous nous sommes baignés et nous avons marché 20 kilomètres sur les quais. C’est l’hiver, et rien n’a changé sinon la baignade. L’après-midi Gala essaie des robes, hésite sur les modèles, défile. Elle trépigne de joie lorsque je lui dis de ne pas choisir, de tout acheter. Le soir, nous dînons seul dans un restaurant de poissons qui en octobre faisait ses six cent couverts à midi. Au dessert il me faut arpenter la plage avec les garçons à la recherche de Gala disparue le long de la plage obscure alors que j’étais aux toilettes.